je vous souhaite une bonne année

Y a-t-il des coutumes anciennes ou insolites dans le monde liées aux cartes de vœux ?

Oui, sans le moindre doute ! Loin d’être une simple tradition occidentale moderne, la tradition de l’échange de vœux est jalonnée de coutumes anciennes et insolites à travers le monde. Bien avant l’invention de la carte en papier que nous connaissons, les Romains s’offraient des étrennes porte-bonheur, les Chinois de la dynastie Ming échangeaient des cartes dont la taille reflétait le statut social, et les victoriens s’envoyaient des cartes à l’humour parfois macabre. Ces pratiques révèlent que l’envoi de souhaits a toujours été un acte social et symbolique fort, dont l’histoire des cartes de vœux est bien plus riche et surprenante qu’il n’y paraît.

Les origines lointaines de l’échange de vœux : bien avant le papier 📜

L’idée d’offrir des vœux pour marquer un passage, comme la nouvelle année, est une pratique ancestrale. Dans l’Égypte et la Chine antiques, des messages de bonne fortune étaient déjà échangés lors des célébrations de la nouvelle année. Mais ce sont les Romains qui ont formalisé une coutume particulièrement intéressante, véritable ancêtre de nos traditions : les Strenae romaines.

Cet ancien usage des étrennes consistait à s’offrir des petits cadeaux symboliques durant les Calendes de janvier pour s’attirer la bonne fortune. Leur histoire a évolué : au début, il s’agissait de branches sacrées puis de nourriture, accompagnée de petits mots. Avec le temps, cette coutume s’est transformée en l’échange de pièces de monnaie. Cet acte était un geste social fondamental pour entretenir les liens.

L’avènement de la carte de vœux : une tradition victorienne pas si sage

La carte de Noël britannique moderne voit le jour au milieu du 19ème siècle, une invention attribuée à Sir Henry Cole. Trop occupé pour rédiger des messages de vœux manuscrits à tous ses proches, amis et clients, il commande à un artiste un millier de cartes imprimées. C’est un succès immédiat qui se propage rapidement en Europe et popularise la coutume, générant de nouveaux métiers comme illustrateur ou imprimeur spécialisé.

Cette démocratisation a été rendue possible par deux facteurs décisifs :

  1. L’influence de la lithographie, qui a permis une production en masse à moindre coût.
  2. L’invention des premiers timbres-postes, comme le timbre « Penny Black », qui ont rendu l’action d’envoyer des lettres et du courrier accessible à tous.

C’est le début de l’évolution des cartes de vœux et l’essor de la carte de Noël dans le monde.

L’étrange et surprenant raffinement victorien

Contrairement à nos cartes de vœux actuelles, les cartes de vœux historiques de l’époque victorienne arboraient souvent un humour macabre et décalé, mettant en scène des personnages et des situations si étonnantes qu’un magazine d’histoire pourrait leur consacrer un dossier entier.

Mais l’originalité ne s’arrêtait pas là : pour surprendre, certaines cartes étaient de véritables œuvres d’art sensorielles. Elles pouvaient comporter des compositions parfumées, être rembourrées ou même être ornées de fleurs pressées. Ces symboles sur les cartes de vœux témoignent d’une créativité foisonnante.

Tour du monde des traditions de vœux : un voyage culturel 🌍

L’échange de vœux n’est pas un phénomène uniforme. Les cultures et cartes de vœux se déclinent en une multitude de pratiques de vœux à travers les cultures dans de nombreux pays.

Les rites les plus surprenants à travers le globe

Certaines coutumes insolites de cartes de vœux et les rituels qui les accompagnent montrent à quel point l’imagination humaine est sans limites lorsqu’il s’agit de se souhaiter le meilleur.

Pays/Culture Coutume Insolite ou Rite Associé
Russie Pour les vœux du Nouvel An, on écrit un souhait sur un papier, on le brûle, et on verse les cendres dans une coupe de champagne que l’on boit avant minuit.
Danemark Pas de cartes, mais de la vaisselle cassée ! À minuit, on dépose un tas de porcelaine brisée devant la porte de ses amis. Plus le tas est grand, plus on a d’amis fidèles.
Chine (Dynastie Ming) Le prestige passait par la taille. Les cartes de vœux sur papier de riz pouvaient atteindre la dimension d’un devant de cheminée pour témoigner du respect envers un haut dignitaire.
Ces exemples illustrent à quel point les rites liés aux vœux peuvent s’éloigner radicalement de notre simple échange de cartes. Le rituel en Russie est particulièrement fascinant et se pratique encore aujourd’hui.

Le raffinement des Sourimono japonais

Au Japon, durant la période Edo, une forme d’art exquise servait de carte de vœux, le Sourimono japonais. Ces estampes luxueuses combinaient une image délicate à des poèmes. Échangées entre membres de cercles lettrés, elles étaient un marqueur de statut intellectuel et artistique.

La carte de visite en Asie et l’esprit folklorique en Scandinavie

Dans de nombreuses cultures asiatiques, la carte de visite en Asie tenait lieu de vœux formels. Il était courant de l’utiliser pour adresser ses respects, la carte portant simplement le nom du visiteur.

Pendant ce temps, en Scandinavie, les Julekort scandinaves (cartes de Noël) mettent en scène des créatures issues des légendes locales comme les Nisser (sortes de lutins), un rituel incontournable du mois de décembre qui incarne l’esprit des traditions de Noël.

L’évolution moderne : des cartes artisanales aux vœux numériques

Aujourd’hui, l’évolution des styles de cartes continue. On observe un retour en force de la carte de vœux personnalisée, où l’on aime modifier un modèle existant ou le créer de A à Z.

Parallèlement, la technologie a introduit de nouvelles innovations dans les cartes de vœux. Les vœux par SMS ont largement remplacé le charme d’une carte en carton choisie avec soin. Certes, le chemin jusqu’à la poste est moins fréquent, mais l’intention derrière la carte postale de vœux perdure.

Au-delà du papier, un héritage humain universel

Des Strenae romaines aux cartes virtuelles actuelles, la tradition de l’échange de vœux a traversé les âges. Qu’elle prenne la forme d’une estampe délicate au Japon ou d’un simple message numérique, elle répond à un besoin humain fondamental, celui de se connecter, de partager l’espoir et de montrer aux autres qu’on pense à eux, notamment en cette période de fin d’année. Le support change, mais l’intention reste intacte, faisant de cette coutume un véritable bilan culturel des cartes de vœux et un témoignage de notre humanité partagée. ✨

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  • Dernière modification de la publication :septembre 14, 2025

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